VŒUX 2001

14.01.2001

Mme la Députée

M le Conseiller Général,

Mrs les Maires ou leur représentants

Mmes et Mrs les élus,

Mesdames, Messieurs,

 

 

Merci à vous tous d’avoir bien voulu répondre à l’invitation de la municipalité pour marquer ensemble ce nouveau siècle.

 

L’an 2000, qui nous faisait tant rêver quand nous étions enfants, je parle de ceux de ma génération, vient de s’achever.

 

Il y a 50 ans, nous imaginions ce chiffre rond comme le symbole du machinisme triomphant, de la vie aisée où il suffirait d’appuyer sur un bouton pour que tout fonctionne à merveille, que la ménagère règne sur un intérieur robotisé comme dans ces publicités désuètes des années 60.

 

Evidemment, rien ne s’est passé comme nous l’attendions. Il n’y a plus de ménagères fées du logis, il y a des femmes qui ont arraché avec force le droit de disposer d’elles mêmes, il n’y a pas de vie facile mais une vie encore plus trépidante, speedée comme on dit maintenant.

 

Ce n’est pas le moindre des paradoxes que d’avoir voulu un développement technique au service de l’homme et, à cause de l’augmentation phénoménale de la vitesse de propagation des informations et des actions, d’obtenir en fait un monde dépendant largement de la machine.

 

Or, de quoi avons-nous besoin ? De calme, de sérénité, de tranquillité.

 

Certes, nous voulons aussi que les choses bougent, qu’elles évoluent et nous savons bien que l’immobilisme ne peut qu’être un prélude à la régression.

Mais nous voulons d’abord être tranquille.

 

Il ne s’agit aucunement dans ma bouche d’un terme péjoratif. Il veut simplement dire que nous nous reconnaissons le droit de savourer le temps de notre vie et que nous voulons nous en donner les moyens.

 

Etre tranquille, c’est savoir retrouver des lieux de convivialité. Ce n’est pas par hasard que le mouvement associatif ne s’est jamais aussi bien porté. Il est la preuve du besoin fort de créer la zone d’échange où l’amitié et le partage peuvent trouver un vrai sens. Des liens très forts se tissent entre les membres d’une association, non seulement parce qu’ils ont un but commun, mais aussi parce qu’ils ont un espace pour se le dire et pour se le montrer, pour échanger des passions communes, pour exercer ce besoin grégaire essentiel à l’homme.

 

Vouloir être tranquille, c’est exprimer le droit inaliénable de vivre en harmonie avec sa famille, son environnement, son quartier. La tranquillité du corps, du cœur et de l’esprit est en fait un échange avec les autres. On peut être isolé et serein, mais les évènements extérieurs viennent nécessairement en modifier la perception.

 

Il s’agit donc bien d’une question collective, qui doit être traitée par ceux qui en ont la charge, la municipalité au premier chef.

 

La question essentielle de la sécurité est à cet égard un souci majeur.

 

La vision de la société de l’an 2000 selon l’homme de 1950 était souvent idyllique. Le progrès aidant, tout le monde serait forcément heureux puisque toutes les richesses seraient accessibles à tous.

Or, il n’en est rien et le décalage entre les couches sociales s’aggrave de plus en plus. Elles ne vivent plus ensemble, elles vivent côte à côte, ce qui n’est pas sans conséquence sur notre quotidien.

 

Nous vivons aujourd’hui dans une société plus brutale. Les problèmes liés à la sécurité deviennent de plus en plus préoccupants et, à mon sens, sont désormais une priorité.

 

Il n’est plus acceptable que des dégradations soient le lot quotidien. Il n’est plus acceptable que notre environnement soit sali, détruit. Le bruit est devenu un facteur important de conflit de voisinage, la petite délinquance une véritable plaie qui mine notre vie collective.

 

Pris isolément, ces actes dont beaucoup d’entre nous sont les victimes, ne présentent pas nécessairement des critères de gravité. C’est leur accumulation, leur constance qui devient insupportable.

 

Alors que faire ?

 

Sur un plan juridique, c’est très difficile car, même quand les auteurs sont connus, la gravité du fait isolé dont je parlais engendre rarement une punition sévère. Cette constatation est renforcée quand il s’agit de mineur, et il faut comprendre le Procureur de la République quand, lui parlant du cas d’un jeune liverdunois, me répond : « je ne peux pas mettre en prison pour ça un enfant de 16 ans ». Il a évidemment raison, et ce n’était d’ailleurs pas mon souhait, mais cette relative impuissance de la Justice devant la petite délinquance emporte souvent avec elle un sentiment d’impunité pour les auteurs des méfaits et de révolte pour ceux qui les ont subis.

 

Il nous faut donc impérativement trouver des réponses.

 

Je ne suis pas de ceux qui opposent répression et prévention. Il faut une répression car on ne peut pas accepter que l’ordre soit perturbé et remis en cause. Mais il ne peut pas y avoir de répression sans prévention.

Soigner les effets sans soigner les causes revient à ne jamais guérir le malade, seulement à lui amener quelques moments de répit.

 

Il faut traiter au maximum en amont, et déceler très tôt ceux qui sont susceptibles de devenir délinquants ou qui sont encore au stade de débutant. Les signaux d’alerte ne manquent pas, nous les connaissons.

Intervenons alors tout de suite et donnons-nous les moyens de le faire.

 

C’est dans cet esprit que les discussions entre les maires des communes du bassin évoluent en vue de conclure un Contrat Local de Sécurité avec le Procureur de la République, les services de Police et de Gendarmerie, les bailleurs sociaux.

 

Ce contrat, pour lequel notre collègue Guy CHRETIEN, Maire de Bouxières aux Dames a fait un énorme travail de préparation, vise à mettre en place une structure de traitement de ces problèmes et de se doter des moyens d’actions préventifs et répressifs. Il ne s’agit aucunement de nous attaquer à la grande délinquance qui n’est pas le lot de notre bassin, mais bien de ce que nos communes vivent au quotidien.

Le travail est déjà bien engagé et j’espère qu’il aboutira bientôt car il nous faut agir.

 

En tout état de cause, l’objectif est clair : conserver notre qualité de vie à Liverdun, y vivre bien, dans le calme et la sérénité.

 

C’est le vœu que je forme pour cette nouvelle année pour laquelle je vous souhaite à tous, et à tous ceux qui vous sont chers, une bonne et très heureuse année 2001.

 

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