Didier
BIANCHI

 




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entrée à la Société Générale en 1975

promotion Société Générale Nancy 1975


 



 



voici quelques éléments sur la présence de Didier à la SG, vus sous l'angle du syndicaliste plus que du professionnel:

"Après la mort d'un collègue dans le centre de la France fin 77, nous avons Didier, moi et quelques copains, pensé que des mesures de protection devaient être prises et nous avons suivi un mot d'ordre de grève national à cette occasion. Ce fut le début d'une grande et belle aventure!

Dès janvier 78, nous nous sommes concertés pour étudier comment créer une équipe syndicale à la SG Nancy selon nos sensibilités politiques et les valeurs qui y sont liées et sous notre pression à tous les 2, c'est la CFDT que nous avons choisie. D'où la création d'une section syndicale CFDT à la SG nancy en février 78, et notre entrée remarquée dans le syndicat des banques de Meurthe et Moselle avec Didier et moi comme participants actifs.

Dans la foulée, lors des élections professionnelles de 78, nous présentons une liste complète et mettons la direction au tribunal car elle ne respectait pas la loi en présentant une liste à sa convenance...et nous avons gagné à la fois au tribunal et les élections.

Ensuite révolution culturelle dans les activités avec, et on reconnait bien Didier, une priorité aux activités locales, à la découverte de la nature, et surtout un respect égalitaire entre les agents: mêmes droits pour tous les salariés quelque soit leur niveau hiérarchique...nous étions de simples employés ainsi que nous colistiers. Par exemple, fini les cadeaux remis par le patron à la fête de Noël, mais un bon d'achat identique pour les enfants de 0 à 16 ans avec une fête conviviale animée...par nous!

A l'étude des niveaux salariaux, nous constatons un net retard pour le personnel de Nancy et décidons de lancer une grève sévère, reconductible en novembre. Succès énorme, suivie à plus de 50% des quelques 350 salariés à cette époque,  ce pendant 3 semaines, si bien que la direction nationale intervient et provoque une commission de révision salariale au niveau national uniquement pour Nancy.

C'est notre première démarche nationale et le duo d'enfer Bianchi-Delicourt mène la danse et revient avec plus d'une centaine de dossiers individuels revus à la hausse, et une hausse significative!
Depuis nous sommes ultra majoritaire aux élections professionnelles et notre investissement tant à la SG, que dans le secteur bancaire n'a fait que croître avec différentes prises de responsabilités.
 
Une anecdote qui montre bien à la fois la vigueur et le respect de la démocratie et des personnes qui nous portait:
En 82, une grève secoue la SG face à la mise en place quelque peu anarchique des procédures informatiques.
Nancy suit le mouvement mais la grève dure, elle est mal vécue et petit à petit les minoritaires aux assemblées générales du personnel
reprennent le travail. Didier et moi sentons bien que nous risquons de perdre toute crédibilité à jouer les "jusqu'au boutistes" et nous prenons la décision de faire cesser la grève, y compris contre certains de nos copains qui voulaient "durer".
Nous sommes rentré au travail, nous avons rencontré la direction et avons négocié divers points locaux que nous avons réussis à résoudre; notre équipe en est ressortie confortée et respectée tant par le personnel, c'est ce qui comptait, que par la direction et la suite des rencontres et négociations s'en est trouvée fondamentalement modifiée.

Je passe les collages d'affiches pour les élections prud'homales, les distribution de tracts, les interventions travaillées, structurées dans l'interprofessionnel et dans les instances bancaires particulièrement dans le domaine de la formation.

Puis Didier a quitté la SG pour s'épanouir à la fois professionnellement et politiquement; nous connaissons le niveau et le respect qu'il a inspiré jusqu'à son départ.

L'amitié, les convictions, l'approche commune de la vie, le respect de l'Homme, les valeurs fondamentales d'humanisme, tous ces éléments ont fait que nous sommes restés proches dans une réelle et forte fraternité.

Ceci est ma petite contribution à l'histoire d'un homme, d'un ami.

                                                                                                                          
                                                                                                                       Nancy, le 31 juillet 2008
                                                                                                                         Patrick Delicourt,    

                       



 

Témoignage  sur l’époque « Société Générale » de Didier, à l’occasion de son 50ème anniversaire pour lequel un grand tribunal était organisé.

 

Lors de démarches préparant son entrée à la Société Générale, notre ami Didier écrivait le 19 mars 1973 :

« L’époque actuelle est donc non seulement une époque déjà tournée vers le futur et la découverte, mais aussi une époque plus facile à vivre que les précédentes. Si l’aspect en est quelques fois rébarbatif, elle est incontestablement une époque de bien-être… »

Et plouf !!! voilà la crise du pétrole et toutes ses conséquences connues ou non jusqu’à la fin de ce siècle que nous terminons.

Nous côtoyons ici l’aspect « devin plombier » à la shaddock de Didier.

Après des tests brillants, il a l’insigne honneur d’être admis à la partie de Personnel de cette docte entreprise qu’est la Société Générale à partir du 2 mai, par un courrier de PH Lemaître le 11 avril 1973.

Titularisé après avoir donné satisfaction à sa hiérarchie, bien adapté à ses fonctions, considéré comme très bon élément, il est reconnu apte par le Dr Petit de la médecine du travail et pour ceux qui l’ont connu, c’est une référence (humour à prendre au 2nd degré).

D’année en année Didier s’affirme dans ses fonctions, il est le parfait petit banquier, bon agent placeur, son charme opère efficacement auprès de la clientèle (féminine en priorité et mûre : tout un programme). Ce succès le fait nommer démarcheur de banque à l’agence de la place Godefroy de Bouillon.

Parallèlement, il obtient avec brio le brevet professionnel de banque et avec cette soif d’apprendre qu’on lui connaît, il passe les deux premières années de l’Institut de Technique Bancaire, branche professionnelle du CNAM.

Malgré ses démarches répétées, son employeur refuse de l’affecter à un service adapté à ce qu’il apprend et Didier s’étiole dans des fonctions de guichet de banque…mais toujours très apprécié de la clientèle ! Quel homme !!!

En 1978, las de ce blocage, de ce refus d’écoute, avec quelques gaillards formés à l’école 68, ils saisissent l’opportunité d’une agression auprès d’un de leur collègue pour créer une section syndicale CFDT à la Générale !!!

C’est le scandale ! L’inacceptable !!!

Et en plus, dans les deux mois qui suivent, Didier en tête, le directeur de la banque, surnommé le caniche de salon, se retrouve devant les tribunaux et perd le procès. Dans la foulée, la nouvelle équipe forte de son charme, plus yougoslave que slave à la vue des impétrants, gagne, haut la main les élections professionnelles.

Une petite pose pour les vacances, et dès la rentrée, dans l’ambiance fliquée d’une inspection des services (Didier aime particulièrement beaucoup  ces missions, encore maintenant), il engage avec ses copains une grève dure qui rassemble une grosse majorité du personnel.

Il fallait voir notre Didier haranguer les foules à la salle Raugraff, essayer de convaincre les journalistes locaux du bien fondé de l’action, et le clou : se retrouver à Paris pour une commission paritaire exceptionnelle réservée à nous pour la circonstance… Resto, hôtel Cécile…la Gouriche !!! de bons souvenirs !

C’était, à ne pas s’y méprendre, les prémices d’une carrière politique brillante pour Didier.

Mais, car il y a un mais…cela se traduit par une évaluation nettement à la baisse pour l’excellent démarcheur, le banquier d’avenir qu’était Didier jusqu’à cette période. Nous abordons la période de répression  syndicale.

Si le travail de Didier est jugé consciencieux, il ne porte plus d’intérêt à l’exploitation de la clientèle (le terme est bien choisi), son charme n’opère plus, il n’est plus sympathique à tous !!! Au vue de la hiérarchie, bien sûr !

Le 16 avril 1981, Didier Bianchi aborde une responsabilité nationale, il est élu au Conseil de discipline de la SG. Est-ce le début d’un investissement personnel dans la voie syndicale au niveau national ? L’avenir prouvera que non.

Bon gré, ml gré, après maintes interventions et un travail sérieux et régulier, l’appréciation de la hiérarchie évolue lentement, sans emphase, pour aboutir après bien des réclamations à la nomination de Didier comme Chef de section d’agence la 1er mai 1982, pile poil 9 ans après son arrivée !!!

Mais la terminologie liée au galon ne représente rien, et Didier s’ennuie, il n’y a pas d’espoir de promotion sérieuse sans une mobilité géographique importante, et des conditions parfois délicates. Si bien que le 28 juin 1983, infidélité majeure, le Chef de Section Bianchi déserte, passe à la concurrence par une lettre de démission au 31 juillet 1983.

C’en est fini de l’expérience Société Générale du Sieur Didier au grand désespoir de ses collègues, surtout féminines.

 

                                                                                                                                Liverdun, le 14 novembre 2000
                                                                                                                                 Patrick Delicourt